Alexandre le Grand conquiert le Louvre
Le musée concentre les trésors des palais et sanctuaires de la Macédoine antique. Or, argent, marbres, mosaïques : un royaume oublié se cachait sous la légende d’un seul homme.

Vases, bijoux, armes, vaisselle, sculptures éblouissent aujourd’hui comme des soleils dans les vitrines impeccables du hall Napoléon. Que d’or et d’argent entre ces murs noirs et dans ces vitrines où l’inox brossé fait un écrin idéal ! Dans cette scénographie exemplaire, signée Brigitte Fryland et Marc Barani, cette profusion d’objets en métaux rares rappelle que la Macédoine était à l’origine heureusement dotée en ressources naturelles. Mais plus encore en artistes et artisans de génie.
L’orfèvrerie témoigne d’un degré de virtuosité et de sophistication époustouflant. De même, les mosaïques de galets de rivière sont d’une finesse telle qu’on peut facilement imaginer qu’elles concurrençaient les œuvres d’Apelle. Celui qui passe pour le premier peintre de l’histoire était un des favoris d’Alexandre. Mais en Macédoine vécurent aussi Pindare, Euripide, Zeuxis, Lysippe ou encore Aristote, précepteur du jeune prince, et qui, à Miesa, participait à l’animation de la première université du monde. La Sorbonne, Fès, Padoue ou Oxford ont ainsi leur ancêtre non loin de Thessalonique.
L’intelligence de cette société subsiste aussi dans les lignes épurées de ses calices et de ses œnochoés dionysiaques. Des pièces si fraîches qu’on les croirait sorties des meilleures manufactures du XIXe siècle. Elle se lit encore dans la polychromie de la verrerie, dans les ciselures des marbres. Pour la plupart, ces trésors n’étaient encore jamais sortis des musées locaux. Ils alternent avec des pointes de lances, des morceaux de boucliers frappés de l’étoile macédonienne et des casques de bronze feuilletés d’or. Avant d’accompagner les défunts, ces éléments funéraires ont sans doute servi aux fameuses guerres.
La phalange, arme absolue
Sous le règne de Philippe II, le père d’Alexandre, les Macédoniens avaient appris à se battre en phalange. «Cette arme absolue allait permettre à Alexandre de dominer l’ensemble du monde connu», résume la commissaire Sophie Descamps, chef du département des antiquités grecques, étrusques et romaines. «Cette horrible masse quadrangulaire remuait d’une seule pièce, semblait vivre comme une bête et fonctionner comme une machine», imaginait avant elle Flaubert. Au passage, on notera la réhabilitation de Philippe II, qui passait pourtant depuis Démosthène pour un ivrogne doublé d’une brute.
On cherchera pourtant ici en vain le récit détaillé des victoires sur les bords du Granique ou à Issos contre Darius III. On ne verra pas plus Alexandre et ses 35 000 hommes raser Tyr, fonder Alexandrie avec son phare et sa bibliothèque. Aucun éléphant de l’Indus à l’horizon. Et encore moins d’évocation de la cohorte d’admirateurs, de Caracalla à Louis XIV. En revanche, on comprendra ce qui a permis de telles prouesses et les conséquences qu’elles eurent sur toute une culture. Le parcours embrasse en effet la Macédoine depuis le XVe siècle avant notre ère jusqu’à la conquête par la Rome impériale.
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Merci pour ce billet tres intéressant